Bonjour à tous,
Oui je suis revenu du Kenya, et oui j’ai pu rencontrer Kenny.
Après quelques jours à Nairobi, nous prenons ma fille Amélie et moi, l’indispensable 4x4 Rav4 Toyota pour aller rencontrer Kenny dans son village.
Après 2 heures pour 70km, nous arrivons au village lieu de rendez-vous. Il est au bord de la route. Nous rencontrons Kenny dans un bar pour le café.
Premières sensations de bien être : dans un petit village où tout semble facile pour Kenny, tout le monde le connait, il extrêmement apprécié, et ses invités aussi ! C’est comme si nous étions déjà amis, alors que nous commençons juste à faire connaissance.
D’abord Kenny a annulé une conférence pour me rencontrer ! Je n’en reviens pas ! En effet, il s’est dit que ça valait la peine de me rencontrer. Quand je lui dis ce que je fais, cela l’interpelle, et il semble touché par les messages que je peux avoir. Ces messages renvoient exactement aux croyances masaaï. Nous en parlons tout en nous dirigeant vers les bureaux de son ONG.
Cette ONG traite beaucoup de sujets, et en particulier l’aide internationale via l’ONU, qui a entière confiance dans le travail de Kenny. Je vous prie de croire que c’est incroyable, cet homme qui a fait des études en Europe et sur le continent Américain, a des entrées à l’ONU, et discute de tout cela avec grande humilité, et simplicité. Malgré ses études, il est resté proche de son pays, de sa culture et de sa famille. Il dit qu’il n’a jamais lâché son village. Kenny est le seul de sa famille à avoir connu l’école, très tôt envoyé à la ville pour étudier, il est interne à l’école et voit peu ses parents, mais son attention reste centrée sur son village.
Après avoir visité les locaux de l’ONG, nous partons pour 25km de piste afin de rejoindre le village de Kenny.
Avant d’arriver, nous visitons 2 points d’eau pour les animaux et les humains !
Le premier, dont vous avez des photos ci-dessous, ce sont des sortes de puits à ciel ouvert creusés dans la terre. Ces petites marres servent d’abreuvoir pour les vaches et les chèvres. Chaque famille du petit territoire alentour a un point d’eau, bien entendu fermé avec du « wait a bit » branchage d’acacia sensé empêcher les bêtes y compris sauvages d’accéder à l’eau. Et pourquoi l’appelle-t-on « wait a bit »? Parce que c’est un branchage avec des épines croisées, et lorsque l’on y accroche un vêtement il est pratiquement impossible de s’en défaire sauf à y passer du temps !
A ces premiers abreuvoirs nous rencontrons des maasaïs d’une gentillesse extrême, qui vivent au jour le jour, qui ne possèdent rien sauf du bétail. Ils boivent l’eau des abreuvoirs comme les vaches et les chèvres. Nous étions étonnés qu’ils boivent la même eau, hé bien qu’à cela ne tienne, ils l’ont fait devant nous. Kenny a fait analyser cette eau par des labos anglais, il en ressort que les analystes ne comprennent pas comment ces maasaïs sont encore en vie !
Il se dégage de ces personnes intelligence et spiritualité, car ils ne sont liés qu’à l’essentiel, la Vie.
Pas d’attachement, pas de biens, pas d’entrave, juste vivre en harmonie avec la terre mère, qui n’est pas leur possession, car nous ne sommes que de passage, disent-ils.
Au deuxième point d’eau, point d’abreuvoir en profondeur, une pompe fait sortir l’eau à la surface et alimente les abreuvoirs. Par centaines les vaches et les chèvres viennent s’abreuver tous les matins.
Nous y verrons plusieurs jeunes maasaïs qui s’occupent de leurs troupeaux, il sont soit en habit traditionnel, soit en habit occidental, selon leur volonté propre.
Les jeunes maasaïs sont élevés selon leur propre tradition, ou à l’occidentale. C’est essentiellement un choix parental. Kenny a donné une éducation traditionnelle à ses 3 enfants.
Puis nous nous dirigeons vers la ferme de Kenny, pour prendre le thé Kenyan. Thé au lait sucré, c’est un merveilleux moment de partage.
Kenny est un homme qui respire le spirituel. Il nous montre comment il aide les personnes autour de lui, sa famille, sa communauté, les maasaïs, en ne faisant aucun bruit. On lui a demandé de prendre des responsabilités dans différents instances, il a toujours refusé. Ce n’est pas pour lui qu’il souhaite quelque chose, pour lui c’est juste le détachement dont il a besoin. Par contre, cet homme non seulement révèle à sa communauté les vraies valeurs dont elle a besoin, mais à travers des personnes comme Xavier PERON, nous révèle à nous occidentaux le vrai sens de notre Vie.
Rencontrer cet homme c’est aussi rencontrer une culture faite de communauté, d’entraide, de soutien, où chacun tout en étant dépendant de l’autre est aussi dépendant de son propre être et par là même responsable de sa propre destinée. Où nous pouvons considérer que chacun se construit individuellement avec l’autre, sans posséder ni l’autre, ni sa terre. Un témoin de la vraie Vie, qui nous dit comment accéder à notre propre salut sur terre, dans un dépouillement total, en possédant juste ce qu’il faut pour exercer sa propre mission.
Site du premier abreuvoir
Site du premier abreuvoir
Site du premier abreuvoir
2eme abreuvoir
2eme abreuvoir
2eme abreuvoir
Kenny et moi